Le 3 mars dernier, la section « traducteurs littéraires » de l’Association des auteurs néerlandais (VvL) a organisé, en partenariat avec la Fondation pour les activités littéraires Amsterdam (SLAA), sa soirée annuelle de discussion autour de la traduction ou « Vertaalslag ». Le thème de cette année était : « Le traducteur comme auteur, l’auteur comme traducteur ». Les quatre participants à la table ronde (Onno Kosters, maître de conférence en littérature anglaise et traduction ; Jelle Noorman, traducteur ; Miek Zwamborn, artiste, écrivain et traducteur ; et Tsead Bruinja, poète) étaient familiers des deux rôles, étant à la fois écrivains et traducteurs (parfois de leurs propres ouvrages).

Le Bon Ange, sculpture de Patrick Chetboun (Photo: Titia Hahne)
La soirée s’est conclue par la remise des deux prix décernés chaque année par le VvL : « Le Bon Ange et le Mauvais Ange de la traduction littéraire ». Le Bon Ange de la traduction est attribué à une personne ou organisation (mais pas à un traducteur) ayant activement contribué à une meilleure reconnaissance du travail des traducteurs littéraires. Cette année, le prix est allé au site Internet de la librairie d’Amsterdam Athenaeum (http://www NULL.athenaeum NULL.nl) : en plus d’un grand nombre d’articles d’analyse et de critique littéraire, celui-ci propose en effet une rubrique, « La Première Phrase », où des traducteurs commentent la première phrase d’une de leurs récentes traductions.

Le Mauvais Ange, sculpture de Patrick Chetboun (Photo: Titia Hahne)
Le Mauvais Ange de la traduction est attribué à une personne (ou organisation) qui se trouverait particulièrement bien placée pour mettre en valeur le travail des traducteurs, mais qui s’en abstient de manière patente. Le « vainqueur » de cette année aura été De Wereld Draait Door (DWDD), le talk-show de première partie de soirée le plus regardé des Pays-Bas. DWDD accorde une attention non négligeable à la culture et au divertissement ; ces dernières années, le livre, cette espèce rare à la télévision, y a même fait des apparitions régulières. Mais chaque fois que les chroniqueurs littéraires de l’émission y portent un ouvrage aux nues ou désignent leur Livre du Mois, ils oublient invariablement de donner le nom du traducteur – omission d’autant plus flagrante lorsque, dans le même temps, ils soulignent à l’envi qu’il s’agit d’une « nouvelle traduction » : si l’on considère cela comme un argument de vente, le nom du traducteur devrait également en être un.
Bon Ange et Mauvais Ange de la traduction sont représentés par deux sculptures de Patrick Chetboun (https://www NULL.youtube NULL.com/watch?v=wQIh4tQe9uk). Jusqu’ici, les lauréats conservaient ces statuettes en prêt pour une durée d’un an. À compter de cette année, ils se voient remettre un trophée qu’ils ont la possibilité de conserver, à savoir une urne en tricot conçue par Alya Hessy. Cette urne tient lieu à la fois de Bon et de Mauvais Ange : le vase noir, reproche muet, peut en effet d’un simple tournemain prendre l’apparence du trophée doré qui récompense le Bon Ange.

Trophée conçue par Alya Hessy (Photo: Cheryl Schurgers)